Description du projet

Bonjour père Robert-Marie, cela fait maintenant une semaine que tu as été ordonné, que ressens-tu aujourd’hui après cette semaine ? Comment l’as-tu vécu ?

            Tout d’abord merci pour cette question, qui me donne l’occasion de me poser quelques instants pour revenir sur ce grand événement. J’avoue que les choses se sont vite enchaînées après l’ordination. J’ai célébré mes premières messes, au François, à Ducos, au Foyer de Charité, et bien sûr à l’église Notre-Dame de l’Assomption de Ste Marie mais également mes premières confessions. Je rends grâce à Dieu pour le cadeau qu’il m’a fait de m’ordonner le jour de la grande fête de la Miséricorde divine. C’est vraiment un rêve qui devient réalité. Par ailleurs, j’ai une joie profonde à chaque fois que je célèbre les sacrements, mais plus encore ceux de l’eucharistie et de la confession. Je le vis avec beaucoup de sérieux et de préparation. Je me sens vraiment porté par l’Esprit Saint et par tous ceux qui m’entourent depuis l’ordination.

Je dois dire que ta famille, tes amis et les gens qui te connaissent, pour la majorité nous avons été très ému durant ton ordination, ceux qui étaient sur place et même ceux derrière leurs écrans. Pour ton mot de remerciement tu m’as paru très calme et posé, sans aucun doute la présence renouvelée de l’Esprit Saint en toi. Qu’as-tu ressenti émotionnellement voire physiquement lors de la célébration ? Peux-tu nous dire ce qui se passait dans ta tête en ce jour si attendu ?

            Eh bien, j’avais un peu d’appréhension, la veille. A cause du couvre-feu, nous n’avions pas pu, Jacques et moi, faire les répétitions pour la célébration, le samedi après-midi comme prévu initialement. J’espérais qu’il n’y ait pas de couacs ! J’avoue, une seule chose me tracassait : que tous mes invités, famille et amis, soient bien accueillis dans la cathédrale. Pour moi, l’accueil est très important. J’avais même envie de me poster à l’entrée de la cathédrale, pour m’assurer que chacun soit accueilli avec le sourire et ait une place assise. J’ai senti un peu d’excitation avant la célébration. La présence de l’Esprit Saint était très forte. J’avais hâte d’y être et je voulais que ce moment dure longtemps pour avoir le temps de bien m’imprégner de tout ce que le Seigneur désirait me dire et me donner. J’ai vécu cette ordination comme celle à Cahors en juin 2020. J’étais vraiment paisible, confiant que Dieu le Père avait préparé personnellement la fête. Et ce fut une grande fête !

C’est un long parcours avec le Seigneur qui t’a mené jusqu’au sacrement de l’Ordre. Tu as été recommençant, puis accompagnateur au catéchuménat pour adultes, tu as aussi mentionné les différents groupes dont tu as fait partie. As-tu un message pour les personnes qui hésitent encore à recevoir les sacrements et ou même, à se rapprocher de l’Eglise en s’investissant dans leur paroisse ?

            Je ne peux que témoigner de ce que j’ai vécu personnellement. Mon cheminement vers la confirmation à l’âge adulte a été un tremplin vers le Cœur de Dieu. Bénéficier d’un espace de rencontres, de paroles libres, pour exprimer toutes mes questions existentielles, mes doutes concernant la foi, l’Eglise, est nécessaire pour unifier son être. Cet espace est unique et précieux. A ceux qui hésitent encore, je dirais lancez-vous, vous n’avez rien à perdre, mais tout à gagner. Faites confiance au Seigneur, qui mettra les personnes qu’il faut sur votre route pour vous éclairer, vous guider dans vos choix personnels. Le don de l’Esprit Saint m’a donné des ailes. J’ai commencé à m’exprimer différemment, j’avais alors une force en moi, qui me permettait non seulement d’éviter les péchés du passé, mais surtout de choisir le vrai bien. A mesure que je m’investissais dans ma paroisse j’ai ressenti l’amour de Dieu qui se déployait en moi et qui me poussait à la rencontre. Oui, il y a plus de bonheur à se donner qu’à recevoir ! Bien sûr, la conversion intérieure ne peut se faire sans le secours de l’Esprit Saint. Justement, les sacrements nous communiquent l’Amour de Dieu, sa tendresse, sa parole, sa miséricorde.

Tu as célébré tes prémices dans tes paroisses de cœur et ici chez toi à l’Eglise Notre-Dame de l’Assomption. Qu’as-tu à dire de l’accueil qui t’a été réservé ?

            Waouh ! Quand je suis rentré dans l’église, j’ai pris le temps de regarder à droite et à gauche dans la procession d’entrée. Je me disais : « Seigneur, je ne rêve pas ! » Oui, c’est bien le jeune homme qui venait prier, célébrer le Seigneur avec la communauté, il y a quelques années de cela, qui aujourd’hui s’avance comme prêtre du Seigneur. Je ne me suis pas senti comme « le petit garçon » de la communauté, mais plutôt, comme pasteur de la communauté. C’est drôle, le changement c’est fait de lui-même. Je ne suis pas venu pour être adulé, ou recevoir des cadeaux mais pour donner les cadeaux du Seigneur : son onction de joie, de paix, de miséricorde. Je suis venu nourrir un peuple, de la Parole de Dieu et du Pain de vie. C’est cela que j’avais en tête d’abord. Et j’ai été saisis devant la joie du peuple de Dieu. Je suis conscient que mon ordination a procurée beaucoup de joie au peuple de Dieu, surtout dans ce contexte particulier. Le peuple a envie de fêter, a envie de retrouver cette joie de se rencontrer, de célébrer Dieu de tout son cœur. Je suis très reconnaissant de l’accueil qui m’a été réservé. Ce sont des souvenirs à jamais gravés dans ma mémoire. Merci encore à tous ceux et celles qui ont prié pour moi, qui m’ont soutenu par une parole ou un témoignage. Merci aux pères de la communauté.

Pour terminer, un mot pour la paroisse qui t’accueillera bientôt. As-tu ou pas des attentes particulières ?

            Disons que cela fait quelques mois que nous cheminons ensemble, puisque depuis septembre 2020 je suis affecté à la paroisse Saint Michel du François. J’ai appris ces derniers mois à vivre un jour à la fois. Je crois que c’est très important de vivre l’instant présent. Célébrer l’eucharistie et le sacrement de la miséricorde, sont les temps forts de mon ministère présentement. Je désire vraiment que Jésus soit glorifié, aimé et servi. Bien sûr il y a cette curiosité saine, de voir le nouveau « bébé prêtre », de voir comment il célèbre. Cela est normal. Je l’accueille, les yeux fixés sur Jésus Christ, car je n’oublie pas le chemin du Christ, l’entrée triomphale à Jérusalem et la Crucifixion au Golgotha, conscient que le serviteur n’est pas plus grand que son maître. Oui, j’ai donné ma vie au Christ, conscient aussi des nombreux sacrifices qui m’attendent.

            Mon refuge est dans le cœur immaculé de Notre Dame de l’Assomption.

            Soyez bénis !

 

Merci père pour cette interview.

 

Quelques images de la remise des présents durant les célébrations du 17 et 18 avril.